Voici 50 conseils essentiels pour traducteurs, tirés des milliers de tweets que nous avons publiés depuis 2009.

Conseils aux débutants

1. Ne suivez pas aveuglément nos conseils. Tenez toujours compte du contexte et usez de votre jugement professionnel. C’est ce que vos clients attendent de vous.

2. Un bon traducteur se fie à ses aptitudes langagières et à son bon sens. Faites-vous confiance, le reste coulera de source.

Professionnalisme

3. Faites preuve de professionnalisme à tous les égards; vos clients vous tiendront en plus haute estime.

4. Un texte de départ mal écrit n’est pas une raison pour produire une traduction boiteuse. Les améliorations que vous y apportez rejaillissent sur votre réputation.

5. Les traducteurs produisent un volume considérable de textes et, par le fait même, ils façonnent la langue et consacrent l’usage. Vous rendez-vous compte de votre importance?

6. Une faute d’orthographe, c’est une erreur grossière. Une faute d’orthographe dans la lettre de présentation d’un traducteur, c’est une erreur fatale.

7. Votre jugement professionnel est votre plus précieux atout. Faites-y toujours appel quand vous traduisez et quand vous lisez ces conseils.

8. Répétez après moi : je suis un professionnel de la langue et on me paie pour avoir mon avis. Mon opinion a du poids.

Traduction

9. Mettez-vous toujours à la place du lecteur. Efforcez-vous de dégager le sens et l’intention du message, puis traduisez le plus simplement possible.

10. Entre une traduction concise ou une autre plus longue, il est presque toujours préférable d’opter pour la concision.

11. Vous hésitez entre deux termes? Vérifiez dans Google lequel est le plus usité chez les locuteurs natifs, et dans quels contextes.

12. Le traducteur ne doit jamais utiliser un équivalent systématique pour un mot. Le contexte prédomine et doit orienter ses choix.

13. Si vous avez l’occasion de placer un mot rare ou du registre littéraire, tenez-vous-en à une seule occurrence dans votre texte. Deux, ce serait abuser.

14. Évitez d’ajouter des informations qui sont absentes du texte de départ, sauf si elles sont absolument essentielles à la compréhension. Vous êtes le traducteur et non l’auteur.

15. C’est le rôle des auteurs de forger de nouveaux mots et de définir l’usage; le rôle du traducteur, c’est de les imiter.

16. Le traducteur n’est pas un précurseur. Attendez qu’un nouveau mot, une nouvelle acception ou un nouvel usage grammatical soit largement répandu avant de l’adopter vous-même.

17. Plus le champ de spécialisation est pointu, plus la traduction automatique est efficace… et plus rapide qu’un traducteur. Votre seul atout qui l’emporte sur une machine, c’est votre capacité de réflexion.

Révision

18. Lorsqu’on vous confie une lecture d’épreuves finale, ne corrigez que les véritables erreurs. Ce n’est pas le moment d’imposer vos préférences.

19. Lorsque vous révisez une traduction, chacune de vos interventions doit avoir pour but de rendre le texte plus compréhensible, plus agréable à lire ou plus fidèle à l’original.

20. Lorsque vous révisez une traduction, coiffez si possible votre chapeau de mentor : expliquez les erreurs et soulignez les belles tournures.

21. Lorsque vous révisez une traduction, n’imposez pas vos préférences, sauf si c’est dans l’intérêt du lecteur.

22. Le réviseur a eu la main lourde? Relisez votre traduction d’un œil critique en vous efforçant de comprendre les raisons de ses interventions : passages verbeux, mauvais ton, formulations boiteuses, erreurs de grammaire, manque de fidélité?

23. Gardez l’esprit ouvert à propos des modifications du réviseur tout en restant vigilant : il pourrait avoir introduit des erreurs.

Qualités d’un bon rédacteur

24. Relevez les mots et les figures de style dont vous avez tendance à abuser et appliquez-vous à les remplacer par d’autres.

25. « Vous avez tout intérêt à réfléchir au bien-fondé de toute règle qui contient les mots “jamais” ou “toujours”. » (Chicago Manual of Style)

26. Les règles ne sont pas toutes coulées dans le béton (et c’est d’autant plus vrai en anglais!). C’est au traducteur de prendre des décisions stylistiques et de s’y tenir. Consultez les guides de rédaction.

27. Lu dans le New York Times : « C’est un maître du discourt. » Traducteurs et rédacteurs, prenez-en de la graine!

28. Les bons écrivains définissent l’usage, créent les tendances et inventent des mots. Les bons traducteurs respectent l’usage, suivent les tendances et choisissent leurs mots avec soin.

29. Si une phrase ne se lit pas bien à voix haute, il faut la retravailler.

30. Si le lecteur relit votre phrase, mieux vaut que ce soit pour en admirer le style plutôt que pour chercher à la comprendre. – Adapté de Dominique Bouhours

31. Même si vous ne touchez pas au domaine financier, lisez les pages Affaires des bons journaux. Vos traductions y gagneront.

Après le premier jet

32. La phrase que vous venez de traduire risque-t-elle d’être mal interprétée? Si c’est le cas, clarifiez-la.

33. S’il vous semble que vous n’auriez jamais écrit vous-même la phrase telle que vous l’avez traduite, reformulez pour la rendre plus fluide et compréhensible.

34. La phrase telle que vous l’avez traduite est bizarre, illogique ou vide de sens? Relisez la phrase originale, il se peut que vous l’ayez mal comprise.

35. Demandez-vous toujours si votre traduction est intelligible. Il n’y a pas que la grammaire et le style qui comptent; la phrase doit être logique et limpide.

36. Les traducteurs se demandent trop peu souvent si leur phrase est compréhensible. Autrement, les erreurs de traduction leur sauteraient aux yeux.

37. Une fois votre traduction terminée, relisez-la et supprimez sans pitié tous les mots superflus.

Avant de livrer une traduction au client

38. Les fautes d’orthographe et les coquilles sont inadmissibles dans une traduction, surtout celles qu’un correcteur orthographique repère facilement.

39. Une faute d’orthographe est si facile à corriger dans une traduction, mais échappe si difficilement à l’œil vigilant du client. Alors pas d’excuse, corrigez-la de grâce!

40. Toujours vérifier les noms d’entreprise. Certains se traduisent, d’autres pas. Un client qui voit son nom écorché dans une traduction a toutes les raisons d’être mécontent.

Prospection de clients

41. Un donneur d’ordre qui a le choix entre deux traducteurs préférera sans doute celui qu’il connaît. Alors faites-vous connaître!

Fidélisation des clients

42. Recette infaillible pour perdre un client : prenez des recherches bâclées, incorporez une ponctuation négligée et des incohérences, puis alourdissez le tout d’un style empesé et de tournures littérales.

Relations avec les clients

43. Montrez-vous toujours enjoué et attentionné auprès de vos clients, même si vous devez vous forcer un peu. Votre professionnalisme rejaillit sur votre image.

44. Les clients recherchent des professionnels consciencieux, qui livrent invariablement un travail impeccable.

45. Quand on vous demande de justifier vos choix terminologiques, la pire des réponses commence par « J’ai supposé que… ». Si vous avez un doute, demandez des éclaircissements.

46. La complicité entre traducteur et client donne à coup sûr de meilleurs résultats. Soyez un collaborateur dont on ne saurait se passer.

47. Quand vos clients sollicitent votre avis en tant que langagier, soyez clair et concis. N’entrez pas dans des explications compliquées, à moins qu’on vous le demande.

48. Votre client n’aime pas votre traduction pourtant parfaite? Vous pouvez bien sûr la défendre, mais rappelez-vous qu’elle n’est pas la seule traduction possible.

49. Quand vous aurez gagné la confiance et l’estime de vos clients pour votre expertise, ils vous verront plus comme un conseiller linguistique qu’un simple manipulateur de mots.

RAPPEL!

50. Le traducteur doit toujours faire appel à son bon sens. Ne suivez pas les règles à la lettre, pas plus que les conseils glanés sur Twitter!